Une jeune femme originaire de Dijon, Rachelle , 27 ans, est décédée lundi soir, à son domicile, à Châtellerault, ville sous-préfecture du département de la Vienne (86). Selon nos confrères de la Nouvelle République du Centre-Ouest, la jeune femme, employée depuis un an comme chauffeur dans une entreprise de transports de la localité, avait emménagé dans cet appartement depuis le 15 septembre.
Comportement inhabituel
Comportement tout à fait inhabituel de cette employée modèle : elle n'avait pas repris son poste lundi matin et n'avait fourni aucune explication. Selon les premiers éléments, c'est l'ancien compagnon de la jeune femme qui, en passant la voir lundi soir, a fait la sinistre découverte. Aux environs de 21 h 30, la fenêtre du premier étage s'est ouverte sur un homme paniqué, cherchant à appeler les secours.
La jeune femme était décédée de mort violente. Elle aurait reçu un coup derrière la tête ; la victime a pu tomber très brutalement en arrière, dans des circonstances qui restent à déterminer, ou avoir été directement frappée ; les enquêteurs ont été intrigués par l'hématome qu'ils ont observé sur son avant-bras.
Des traces de sang attestaient des violences qu'elle avait subies.
L'enquête technique aurait permis de faire porter les soupçons sur une connaissance de la jeune femme, un homme avec lequel elle avait lié connaissance lors des derniers mois ; cet homme serait venu à scooter depuis le département de la Manche et se serait trouvé auprès de la victime, à des horaires correspondant à ceux de son assassinat.
Il a été interpellé dans le département de la Manche où il était retourné à scooter. Placé en garde à vue, il serait passé aux aveux. Le parquet ne s'est pour l'heure pas exprimé sur cette affaire criminelle, dont les motivations semblent s'orienter sur une hypothèse passionnelle. L'enquête se poursuit toujours.
Des collègues sous le choc
Au sein de l'entreprise où la jeune femme travaillait, ses collègues sont sous le choc. Décrite par tous comme « une personne estimée avec laquelle tout le monde s'entendait bien ».
Rachelle était unanimement appréciée. Employée discrète, compétente et se projetant dans l'avenir, elle avait progressé sur le plan professionnel. Embauchée comme cariste, elle avait passé son permis poids lourd.
Journal france3
Mis en examen pour meurtre
Poitiers. Un homme de 36 ans, originaire de Saint-Lô, dans la Manche, a été mis en examen, hier, à Poitiers, pour homicide volontaire. Il est soupçonné d’avoir tué, lundi soir à Châtellerault, Rachelle.
Au cours d’une conférence de presse, le parquet a confirmé les informations révélées, dès hier, par La NR. Rachelle est morte du dépit amoureux qu’elle a suscité chez un homme avec qui elle ne souhaitait plus avoir de relations. Ils s’étaient d’abord « rencontrés » sur internet. Ils avaient ensuite eu l’occasion, cet été, de se voir à plusieurs reprises alors que Rachelle se séparait de son précédent petit ami. Et puis, plus rien.
Désireux d’obtenir une explication, l’amoureux de Saint-Lô est venu, en scooter, à Châtellerault. Onze heures de route pour chercher des réponses. La rencontre a été orageuse. Elle a dégénéré. Frappé une première fois à la tête , Rachelle a tenté de repousser son agresseur. Il a frappé de nouveau. A la tête.
Rachelle est morte des suites d’une hémorragie massive. Il est ensuite reparti sur son scooter. Interpellé vendredi, chez lui, dans la Manche, il a reconnu les faits.
Il a été mis en examen, hier après-midi. Le parquet a requis son placement en détention.
Extrait de la Nouvelle République (Dimanche 12 octobre 2008)
La toile s'emmeut pour Rachou89
« Il y a un message qui circule disant qu'elle avait rencontré son agresseur sur un tchat, confie une opératrice du Net. J'avais vu passer son pseudo mais je n'avais pas eu de contact direct avec elle. »
Des amis de Rachelle ont mis en ligne un mini-site d'hommage à la jeune femme. Sur fond de rose en gros plan, défilent des images d'elle au micro et des messages de condoléances. Le site relaye aussi un appel aux dons.
Il met surtout en garde sur les dangers du tchat sur internet. « Rachelle était animatrice radio à ses heures perdues, sa famille, la radio et ses auditeurs sont en deuil », indique le message en rappelant les cinq règles de sécurité pour tout tchat sur internet : pas de coordonnées perso, ne jamais rencontrer quelqu'un seul à seul, prévenir des proches avant toute rencontre, préférer les lieux publics pour toute rencontre et ne pas considérer le tchat comme un jeu.
« Il faut se méfier de ce genre de rencontres, on ne sait pas qui est derrière l'écran », note une internaute qui dit son « horreur » face à ce qui lui est arrivé
Châtellerault. Amoureux, délaissé, il avait “ avalé ” 400 km à scooter, pour voir Rachelle. La rencontre houleuse fut fatale à la jeune femme, frappée à mort.
Onze heures à espérer et à ruminer, courbé sur le guidon d'un scooter de 50 cm3. Onze heures de route pour rallier Châtellerault depuis Saint-Lô, dans la Manche. Un trajet fou, avec l'espoir comme moteur. L'espoir de savoir pourquoi Rachelle ne répondait plus. Espoir déçu. Espoir fatal.
“ Il voulait obtenir une explication ”
Au printemps dernier, Rachelle, une Châtelleraudaise de 27 ans, noue un contact via internet, sur le site MSN, avec un homme de 36 ans. Il habite 400 km plus loin, à Saint-Lô. Ils apprennent à se connaître électroniquement, à distance, avant de se voir, à plusieurs reprises, au cours de l'été. Rachelle est en cours de séparation d'avec son précédent compagnon. Elle change même de domicile, trouvant un appartement a Châteauneuf. Le Saint-Lois espère. Il compte établir une relation plus suivie avec elle. C'est le contraire qui se produit. Les fils sont rompus. Elle a mis de la distance entre eux. Lui veut savoir ce qui se passe. Il décide alors de la voir, à Châtellerault.
« Il a été reçu froidement à son arrivée. Le ton est monté, il l'a mal pris. Elle a essayé de le mettre dehors. Il l'a frappée à l'arrière du crâne une première fois. Elle est revenue à la charge pour le mettre dehors. Il lui a porté plusieurs coups. Elle s'est effondrée. La victime a succombé à une hémorragie massive, explique Jean Lacotte, substitut du procureur de la République de Poitiers. Il a tenté d'effacer les traces avec des linges qu'il a emmenés à Saint-Lô où il est reparti à scooter. »
Un trajet de retour chaotique. Tombé en panne dans le Maine-et-Loire, le Saint-Lois se rend à l'hôpital, chez lui, pour faire poser cinq points de suture sur la coupure provoquée par des éclats de verre .
« Il venait de vivre une rupture, on a affaire à quelqu'un de sensible, poursuit le représentant du parquet. Il a très mal vécu ce qui s'est passé. Il s'était beaucoup investi dans cette relation. Il voulait des explications. »
Samedi, le Saint-Lois qui a « reconnu l'ensemble des faits » a été présenté à un juge d'instruction de Poitiers et mis en examen pour homicide volontaire. Il a été placé en détention provisoire.